Dossier de presse - L'Oscillation des âmes

Luisa Gallerini
Titre : L’Oscillation des âmes
Auteure : Luisa Gallerini
Publication : Octobre 2019 (édition illustrée par l’auteur)
Catégorie : Thriller ésotérique / Roman d’aventures

Pour toute demande d’interview, d’exemplaire de presse ou d’information supplémentaire, merci d’écrire à : luisagallerini@gmail.com
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Accroche

Peut-on devenir éternel grâce aux pouvoirs extraordinaires du cerveau ?

Résumé

Au 19e siècle, Adélaïde découvre la loi de l’Attraction. Grâce aux pouvoirs conférés par ce secret d’une valeur inestimable, elle s’évade de l’asile avec, dans ses bagages, un curieux manuscrit du 18e siècle — le Petit Guide de l’Attraction universelle à l’usage des non-initiés. Seule dans les rues de Paris, elle se réfugie au Chabanais, l’une des plus célèbres maisons closes de la capitale. Dans cet univers de luxure où tout se monnaie, une étrange maîtresse femme lui tire le tarot de Marseille : sa vie est sur le point de basculer et c’est à elle, et à elle seule, que revient la décision finale. S’exilera-t-elle sur le Nouveau Continent, loin de sa famille ? Traversera-t-elle l’Atlantique à bord de l’un de ces paquebots transportant des migrants de l’Europe entière ? Quelles surprises l’attendent à New York ?

Au 21e siècle, c’est au tour de Rosalie d’être initiée pour intégrer la communauté de Ceux d’en haut. À l’issue de la cérémonie, elle rejoint Marie, impatiente d’en savoir plus sur cette fascinante loi de l’Attraction. Pour répondre à ses questions, Rosalie profite d’une rétrospective Waterhouse au musée d’Orsay. Le soir même, elle invite Marie dans sa résidence secondaire en Normandie ; c’est là qu’elle a installé son cabinet de travail, et qu’elle mène de dangereuses recherches en neurosciences dans le plus grand des secrets. Son sujet de prédilection ? Enrayer le processus de vieillissement. Quant au manuscrit du 18e siècle, il dissimule une série d’énigmes qui guidera les jeunes femmes sur le chemin de Compostelle. Quelle sera l’issue de cette nouvelle quête ? Des extraordinaires pouvoirs de l’hypnose à l’effet placebo, des mystérieux paradoxes de la physique quantique à la magie de la loi de l’Attraction, des surprenants voyages des chamanes aux frontières de l’au-delà à la nature de l’entité suprême que l’on appelle communément « Dieu », Marie découvrira-t-elle le secret d’éternité de Rosalie ?

4e de couverture

Qui n’a jamais rêvé d’une machine garantissant la jeunesse éternelle ? Au 21e siècle, Rosalie mène de dangereuses recherches en neurosciences dans le plus grand des secrets. Des extraordinaires pouvoirs de l’hypnose à l’effet placebo, des mystérieux paradoxes de la physique quantique à la magie de la loi de l’Attraction, Marie est prête à tout pour assouvir sa curiosité naturelle, jusqu’à trahir la Communauté de Ceux d’en haut.

À la fin du 19e siècle, Adélaïde se réfugie dans une maison close après son évasion de l’asile. Dans cet univers de luxure où une étrange maîtresse femme tire le tarot de Marseille, sa vie prend un cours inédit qui la mène de l’autre côté de l’Atlantique, à New York. C’est là qu’elle découvre, épouvantée, qu’un chamane sommeille en elle.

Et vous, êtes-vous prêt à repousser les limites de votre conscience ?

Troisième tome de la série « Ceux d’en haut », L’Oscillation des âmes fait suite aux aventures de Marie dans Une Promenade hors du corps (Livre 2).

Note d'intention

ENTRE AVENTURE, HISTOIRE, FANTASTIQUE ET LITTÉRATURE CLASSIQUE


Un roman d’aventures : suspense, énigmes et rebondissements

Dans la continuité des deux premiers volets de la série « Ceux d’en haut », L’Oscillation des âmes entraîne le lecteur au-delà du réel, dans un récit rythmé par des énigmes à décrypter, des secrets extraordinaires, de multiples rebondissements, plusieurs évasions et une course contre la montre.

Une plongée dans l’histoire : les prémices du modernisme

L’intrigue se déroule à la fin du 19e siècle — en 1883 très exactement —, entre Paris et New York. Dans la capitale française, c’est la grande époque des maisons closes — comme le Chabanais tenu par l’emblématique Alexandrine Jouanet, ou La Fleur blanche, rue des Moulins, fréquentée par le peintre Toulouse-Lautrec —, des établissements qui attirent aussi bien les têtes couronnées que les artistes ou les riches bourgeois. Cette année-là, on inaugure la ligne Paris-Istanbul de l’Orient-Express, la statue de la place de la République et l’on poursuit, dans les ateliers de la fonderie « Gaget, Gauthier et Cie », rue de Chazelles, la construction de la Statue de la Liberté destinée aux Américains. À New York justement, on inaugure le pont de Brooklyn, on parade à Central Park, on se cultive au Metropolitan Museum of Art, on accueille les immigrés à Castle Clinton — Ellis Island n’ouvrira ses portes qu’en 1892 — et sur l’île de Manhanattan, les premiers buildings fendent le ciel.

Fantastique : de la réalité au surnaturel

Inscrit dans la même veine fantastique chère à la littérature du 19e siècle que ses prédécesseurs, ce nouveau volume de la série « Ceux d’en haut » emmène le lecteur plus loin encore sur les chemins interdits du « surnaturel », à la limite même de la conscience humaine : transe chamanique, phénomènes paranormaux, guérisons miraculeuses, cartomancie, synchronicités, loi de l’Attraction et pouvoir de l’intention… Ses sources d’inspiration restent Henry James, Edgar Poe, Ann Radcliffe, Anne Rice, J.K. Rowling, H. G. Wells ou encore E.T.A. Hoffmann.

Un exercice de style : entre littérature classique et moderne

Dans ce troisième tome, l’écriture prime toujours en un savant équilibre entre prose et poésie, langage contemporain — pour les sections narratives qui se déroulent à notre époque — et classique — dans la rédaction du journal intime rédigé au 19e siècle.

DE ADHÉSION DES LECTEURS


Physique quantique : la Science sens dessus dessous

Ces dernières années, la physique quantique n’a eu de cesse de faire parler d’elle. C’est dire que le sujet a de quoi passionner les foules ! En informatique, on exploite la mécanique quantique pour construire l’ordinateur du futur — un « ordinateur quantique » d’une puissance de calcul révolutionnaire où des qubits remplacent les bits actuels. En cryptologie, on utilise l’intrication quantique pour mettre au point des systèmes de sécurité sans faille. Dans les laboratoires, on rêve aux moyens de transport du futur avec la téléportation quantique. Les neuroscientifiques soupçonnent le cerveau, et plus précisément les neurones, d’héberger des phénomènes quantiques. Les chercheurs utilisent déjà des microscopes à effet tunnel, dits « microscopes quantiques », pour observer jusqu’à la structure des atomes. D’autres scientifiques imaginent des multivers à la place de notre univers unique — à chaque décision que nous prenons, l’univers se scinderait en autant d’univers que de possibilités. Et nous n’en sommes qu’aux balbutiements de la mécanique quantique ! Combien d’inventions exploiteront demain les incroyables propriétés de nos particules élémentaires ?

Neurosciences : le cerveau roi

Les neurosciences ont également un bel avenir devant elles. On entend régulièrement parler d’« états de conscience modifiés » — qui ignore encore les bienfaits de la pleine conscience, de la méditation ? On s’intéresse de plus en plus à la qualité de notre sommeil, à la durée et à la fréquence de ses phases. L’hypnose n’est plus seulement un phénomène de foire, elle s’impose désormais comme une thérapie incontournable dans le traitement de nombreuses phobies. Chamanes et moines bouddhistes travaillent main dans la main avec d’éminents scientifiques pour mieux appréhender les effets biologiques de leurs pratiques (méditation, transe…). La matière grise fait vendre, et pas seulement celle d’Einstein : à l’aube d’une révolution sans lendemain, celle de l’intelligence artificielle, il est crucial d’accorder toute notre attention au cerveau humain, et par extension, à l’ensemble des neurones du corps (on en trouve notamment de grandes quantités dans l’intestin et le cœur).

Développement personnel : de la méthode Coué à la loi de l’Attraction

De nombreux best-sellers ont récemment fait la vedette du rayon « Développement personnel ». Des professions comme « coach de vie » sont apparues. On cultive volontiers la pensée positive. Les gens s’intéressent de plus en plus à leur bien-être, et cherchent à mieux se connaître, à mieux comprendre les autres grâce à des techniques comme la PNL, à s’améliorer, à se défaire de leurs peurs et de leurs traumatismes, à mieux communiquer, à reprendre confiance en eux, à contrôler leur gestion du temps… À l’instar de la méthode Coué, la loi de l’Attraction — avec son corollaire, le pouvoir de l’intention — a encore de beaux jours devant elle.

LA GENÈSE DU LIVRE

Naissance d’une idée

L’effet placebo, l’hypnose, la méditation comptent parmi les sujets qui ne cessent de défrayer la chronique : comment expliquer cette « miraculeuse » prise de pouvoir de l’esprit sur le corps ? Autoguérison, contrôle de l’intensité de la douleur, catalepsie, régulation de la température corporelle… Où s’arrête le champ d’action de notre conscience : dans nos pensées, notre organisme, le monde extérieur, n’importe quel espace-temps ? Peut-on diriger notre vie par le seul pouvoir de notre intention ?

Cette nouvelle aventure littéraire a commencé par une découverte inattendue, celle du best-seller de Rondha Byrne : Le Secret. Et avec lui, de cette mystérieuse « loi de l’Attraction ». Au fil des pages, ma défiance naturelle s’est amenuisée, puis l’envie d’y croire s’est imposée. Comment ne pas adhérer à un concept aussi séduisant ? En vertu du principe de simplicité — le fameux rasoir d'Ockham —, la tentation était grande. Mais avant toute chose, il me fallait répondre à une question préliminaire : « jusqu’où, exactement, s’étend le pouvoir du cerveau ? ».

Travaux préparatoires

Alors débuta une passionnante immersion de plusieurs mois dans les méandres de domaines aussi variés que les neurosciences, le développement personnel, la philosophie, la psychanalyse ou encore la physique quantique. Bousculée jusque dans mes convictions les plus profondes, j’en omis presque le but premier de ma démarche : écrire le troisième volume de « Ceux d’en haut ».

Au rayon développement personnel, j’affinai ma compréhension de la loi de l’Attraction grâce à divers ouvrages : les Techniques de visualisation créatrice de Shakti Gawain, la Science de l'intention de Lynne McTaggart, E² : 9 expériences toutes simples qui prouvent que vos pensées créent votre réalité de Pam Grout — un manuel expérimental des plus étonnants —, Demandez et vous recevrez : Les lois de l'attraction et de la manifestation selon l'enseignement d'Abraham d’Esther et Jerry Hicks, et bien sûr, l’indispensable La Loi de l’attraction pour les Nuls de Slavica Bogdanov — un must have. Ce faisant, j’eus la surprise — et le bonheur ! — de découvrir deux géants fondateurs de ce mouvement de pensée : Napoleon Hill avec Le Succès par la pensée constructive, et bien sûr, Réfléchissez et devenez riche — un best-seller historique paru en 1937 — et William Walker Atkinson avec La vibration de la pensée — publiée à l’aube du XXe siècle — et la Force pensée. Poursuivant mes investigations, je lus avec un plaisir non dissimulé La méthode Coué du célèbre pharmacien du même nom, avant de me hasarder sur des terrains plus surprenants encore — avec, notamment, Ho’oponopono : Le secret des guérisseurs hawaïens de Luc Bodin et Maria-Elisa Hurtado-Graciet. Enfin, je complétai mes recherches en approfondissant mes connaissances en matière d’« intuition » — Intuitions de Dr David O’Hare et Jean-Marie Phild, Développez votre intuition pour prendre de meilleures décisions d’Isabelle Fontaine —, un élément clef pour une parfaite maîtrise de la loi de l’Attraction.

Riche de ces enseignements, je tâchai d’élaborer ma propre vision des notions fondamentales de consciences individuelle et collective, d’inconscient et de subconscient. Après avoir exploré le versant psychanalytique du sujet — Les Racines de la conscience, L’énergétique psychique, Psychologie de l’inconscient de C.G. Jung —, je me tournai vers l’illustre Descartes et ses réflexions philosophiques — Règles pour la direction de l’esprit, La Recherche de la vérité par la lumière naturelle, Le Discours de la méthode. Enfin, je dévorai avec avidité des essais plus contemporains : La Physique de la conscience de Philippe Guillemant, L’esprit sans limites de Russel Targ.

Il devint alors évident qu’un nouveau domaine, et non des moindres, devait être défriché : le secteur florissant des neurosciences — Les pouvoirs de la conscience de Mario Beauregard, Améliorer son cerveau : oui, mais pas n'importe comment ! et Les pouvoirs de l’esprit : Transformer son cerveau et améliorer ses capacités de Michel le Van Quyen, Voyage au-delà de mon cerveau de Dr Jill Bolte Taylor. Captivée par les « états de conscience modifiés », je me documentai sur la pleine conscience — 52 façons de pratiquer la pleine conscience de Jan Chozen Bays —, l’hypnose — Prendre soin de soi par l'autohypnose d’Elise Lelarge et Isabelle Prévot-Stimec, Vive l’hypnose ! de Jean-Michel Jakobowicz, Le pouvoir de l'autohypnose de Valérie Austin, et bien entendu, les incontournables L’hypnothérapie pour les nuls de Mike Bryant et Peter Mabbut et L'Hypnose Humaniste pour les Nuls d'Olivier Lockert et Patricia d'Angeli —, et le chamanisme — avec le parcours extraordinaire de Corine Sombrun, relaté dans ses ouvrages autobiographiques : Journal d'une apprentie chamane, Mon initiation chez les chamanes, Les tribulations d'une chamane à Paris. Dans l’optique de parfaire mes recherches théoriques, je passai ensuite à la pratique. Pour ressentir toute la puissance des phénomènes vibratoires, j’optai pour le bol tibétain ; pour m’initier au neurofeedback, j’utilisai le casque BrainLink de NeuroSky, ses logiciels éducatifs et ses jeux cérébraux ; j’expérimentai l’autohypnose ; enfin, pour pousser plus avant mes pérégrinations en territoires inconnus, je ne résistai pas à la tentation de construire mes propres circuits électroniques. En complète autodidacte, je me constituai à cette fin un stock de composants (cartes d’expérimentation, résistances, potentiomètres, panneau solaire, diodes, câbles, microcontrôleur, module Bluetooth, outils divers et appareils de contrôle…) et me formai grâce à des cours gratuits en ligne et au Grand livre d’Arduino d’Erik Bartmann.

Au fil de mes lectures — sur papier comme sur Internet —, je remarquai qu’un concept des plus énigmatiques pour moi revenait sans cesse : la mécanique quantique. Que se cachait-il derrière cette branche étonnamment méconnue de la physique moderne ? Comment se faisait-il qu’après cinq années d’études supérieures en sciences, je n’aie jamais entendu parler de physique quantique à l’université ? Intriguée, je me procurai sur-le-champ plusieurs livres de vulgarisation scientifique pour combler mes lacunes : Le cantique des quantiques de Sven Ortoli, Le grand roman de la physique quantique : Einstein, Bohr… et le débat sur la nature de la réalité de Manjit Kumar, La Physique Quantique : (enfin) expliquée simplement de Vincent Rollet, Physique quantique : L'esprit de la matière de Vahé Zartarian. Sur ma lancée, je révisai mes classiques — le b.a.-ba de la physique newtonienne — grâce à un formidable ouvrage, Toute la physique à portée de main de Vincent Boqueho. De là, je démêlai différentes théories concurrentes du « tout » — comment ne pas rêver de réconcilier physiques newtonienne et quantique ? — : Le Champ unifié de Lynne McTaggart, Une nouvelle science de la vie de Rupert Sheldrake, L’Univers décodé ou la théorie de l’unification de Nassim Haramein, Changer d’univers : Méditation, physique quantique et hypermatrice informationnelle de Lama Darjeeling Rinpoché, L'Energie secrète de l'univers de Maxence Layet. Puis je relus La Théorie de la relativité restreinte et générale d’Albert Einstein avant de creuser le processus de synchronicité cher à C.G. Jung avec La route du temps de Philippe Guillemant. Pour terminer, je me penchai sur les miracles du vivant — Mathématiques et biologie (bibliothèque Tangente) : L’organisation du vivant - n° 42 de Daniel Justens, Le nombre d’or de Marguerite Neveux et Herbert E. Huntley.


En rapprochant neurosciences et mécanique quantique, je notai l’omniprésence des ondes : ondes cérébrales, dualité ondes-particules… L’un des génies en termes de phénomènes vibratoires attira rapidement mon attention : Nikola Tesla. Sa vie me captiva, ses inventions me stupéfièrent, je me passionnai pour l’homme-magicien devenu un véritable mythe — Mes inventions : l’autobiographie de Nikola Tesla 1856-1943 de Nikola Tesla, Nikola Tesla, l’homme qui a éclairé le monde de Margaret Cheney, Nikola Tesla : The Controversial Story & Secrets of the Famous Inventor of Electricity de Larry Berg, Nikola Tesla : Imagination and the Man That Invented the 20th Century de Patrick Sean, Au-delà de l’impossible de Didier Van Cauwelaert. Je me procurai aussi divers essais comme Les messages cachés de l’eau de Masaru Emoto, et des ouvrages de radionique — Vos débuts en radionique de Jacques Bersez, Les Bases Fondamentales de la Radionique de R. Felsenhardt et B.-G. Condé, Radionique : Magie et Radiesthésie électronique de Bernard-Georges Condé.

Deux autres sujets, enfin, me demandèrent des recherches complémentaires : les rêves lucides — c’est avec enthousiasme que je lus l’extraordinaire manuel pratique de Léon d’Hervey de Saint-Denys, Les rêves et les moyens de les diriger, ainsi que L’art de rêver de Carlos Castaneda — et le tarot de Marseille — Tirer et interpréter le tarot de Marseille de Corine Morel, Le Tarot : méthode complète de Bruno de Nys, et le fascinant guide d’un autre génie, contemporain cette fois : La Voie du Tarot de Jodorowsky.

Biographie


Née en 1976 à Paris, Luisa Gallerini est une romancière française. Sa mission ? Repousser les limites du réel en y invitant l’imaginaire et la poésie, le surnaturel et l’impossible, la spiritualité et l’invisible. 

Passionnée de sciences et de lettres, d’égyptologie, d’art, de littérature fantastique, de phénomènes paranormaux, d’énigmes et de codes secrets, elle s’illustre dès son plus jeune âge dans l’évasion systématique des « cases », ces boîtes mentales qui vous enferment dans un style, un mode de vie, une apparence.  

Diplômée de l’université Pierre et Marie Curie en mathématiques, elle rédige en parallèle de ses activités en ingénierie informatique dans le monde du voyage des articles et nouvelles pour la presse écrite. D’autres projets jalonnent son parcours professionnel : l’animation d’un webzine culturel, la gestion d’un commerce en ligne de minéraux ou encore le développement d’une application mobile de relooking utilisant les technologies de pointe de l’intelligence artificielle. 

Mêlant les genres, ses romans sont inclassables. Entre érotisme, fantastique et enquête policière, Un Renard dans le miroir (2016), qui lève le voile sur l’un des plus célèbres salons littéraires du siècle dernier, est aussi une quête initiatique. Officiellement répertoriée parmi les thrillers ésotériques, la série « Ceux d’en haut » se trouve en réalité à la croisée de plusieurs chemins : littérature, fantastique, récit d’aventures, fantasy et roman historique. À ce jour, elle compte quatre tomes : La Momie de Pâques (2015), une chasse au trésor entre l’Égypte du XIXe siècle et l’Europe contemporaine ; Une Promenade hors du corps (2018), un voyage inédit dans les mystères de l’occultisme et des pouvoirs extraordinaires du corps humain ; L’Oscillation des âmes (2019), un cheminement spirituel où la loi de l’Attraction côtoie de près les neurosciences et la physique quantique ; La Mécanique de l’Arbre (2020), une immersion spectaculaire dans l’univers de la magie, des automates et de la kabbale.  

Luisa Gallerini est également l’auteur d’un recueil d’énigmes, devinettes, casse-têtes et charades, Les 157 énigmes ½ de la mère Gallerini (2019), d’un guide d’apprentissage « Déchiffrer les hiéroglyphes » en plusieurs volumes (Les Secrets de famille des dieux d’Égypte, À la cour des pharaons d’Égypte, Le vrai visage du peuple d’Égypte, La Terre sacrée d’Égypte, Les Mystères de la mort en Égypte) et de deux Escape games, Le Gardien du Sarcophage et Enquête au monastère.

Citations


« Se moquer du réalisme d’un projet est la meilleure façon de le concrétiser. »
« Votre pouvoir de création est infini. Il n’y a qu’une seule limite en la matière : votre imagination. »
« Pour attirer ce que l’on désire, il faut le voir avec le cœur »
« En donnant libre cours à son imagination, en y croyant du fond du cœur, on peut absolument tout réaliser »
« Sans vibration, la vie n’existerait pas ; la terre non plus d’ailleurs, ni l’univers, ni même Dieu »
« Si le secret de la vie tient en une « onde » et si Dieu n’est rien de plus qu’un « champ », alors son pouvoir se résume en un mot : « synchronisation » »

Extraits choisis

L’INITIATION

Marie frémit à nouveau en se remémorant sa propre cérémonie d’initiation.
— Malgré la frayeur qui m’étreignait, je lui ai répondu que j’étais prête. Une silhouette s’est alors avancée d’un pas pour me poser la même question, puis une autre, et encore une autre. Je ne sais pas combien ont suivi, mais je me souviens de l’aiguille, de la seringue au liquide luminescent. Quand le poison — une dangereuse substance hallucinogène — est entré dans mes veines, j’ai senti mon corps tanguer, se déformer, puis s’écarter par à-coups pour libérer mon esprit. Ensuite… ensuite mon voyage a commencé.
— Ton voyage, quel voyage ?
Cramponnée aux accoudoirs de son siège, Marie s’attendait au pire.
— Dans la cave, un tunnel bleuté était apparu sur l’un des murs. En jetant un regard en arrière, j’ai constaté qu’un lien translucide aux reflets argentés reliait mon corps, inerte, à mon esprit. Au même moment, la voix grave, lente et profonde de Monica m’a donné les instructions suivantes : « revenir, c’est répondre à une question essentielle ». Quand je lui ai demandé de quelle question il s’agissait, elle a déclaré que je le saurais bien assez tôt. Je n’avais pas le choix, je devais y aller ; m’enfoncer, seule, dans cette lumière bleue qui m’éblouissait. Mais en recouvrant la vue de l’autre côté, j’ai cru que mon cœur allait s’arrêter. Je volais au-dessus d’un désert de roches noires, volcaniques, dans un paysage apocalyptique. Zébré d’éclairs nauséabonds, le ciel grondait d’une saveur pimentée. Le sol se crevassait en ondulant comme un serpent monstrueux. Poivré, brûlant, le vent soufflait si fort que je parvenais à peine à avancer. Je me suis dit que j’étais morte, que l’enfer m’avait finalement ouvert ses portes maudites. Je ne savais pas où aller ni quelle question poser à qui. Alors j’ai erré ; des heures, des jours, des semaines, des années… Je n’avais plus aucune notion du temps ni de l’espace. Prisonnière d’une zone frontalière entre la vie et la mort, j’étais coincée dans un monde où grouillaient une multitude d’entités sans nom, d’idées immatérielles, d’ondes impénétrables, de formes métamorphes. Comble de l’horreur, le tunnel bleu qui m’avait menée en ces lieux de désolation et d’horreur avait disparu. J’étais seule avec moi-même, seule face à mes peurs, mes doutes, mes contradictions.
Sa voix s’étrangla :
— Je n’avais plus d’yeux pour pleurer, de bouche pour crier, de poings pour me boucher les oreilles. Je percevais tout, absolument tout : du moindre frôlement à la plus légère étincelle. Privé de son carcan charnel, mon esprit avait retrouvé sa perfection originelle : rien ne lui échappait. Au sol, des coulées de lave rougeoyaient, des gerbes de feu crépitaient. J’avais l’impression d’être dans un four tant la chaleur était intense ; un four où l’on ne brûlait que de l’intérieur.

LA MAISON CLOSE

Quelques minutes plus tard, un vieil homme entra à son tour. D’une main fébrile, il ôta maladroitement son chapeau melon. À la lueur des bougies, son crâne chauve n’aurait pas plus lui s’il eût été enduit d’huile. Je l’observai à la dérobée. De son visage fripé comme une authentique momie, je déduisis qu’outre son âge vénérable, sa vie n’avait sans doute pas manqué de piment. Ses boutons de manchette, en or et diamant, trahissaient son aisance matérielle. Je jetai un regard à Fleur. Les yeux mi-clos, elle semblait avoir sombré dans une douce torpeur. À son attitude désinvolte, je compris que l’homme était un habitué. Fleur savait comment agir, certainement connaissait-elle ses goûts, ses attentes, ses manies.
Les mains moites, j’entamai une sonate de Chopin. L’homme poussa un soupir de ravissement puis, avec la lenteur solennelle des personnes âgées, il dégrafa son pardessus. Les paupières pourpres de Fleur restaient closes sur ses beaux yeux verts. Après avoir défait son nœud papillon, il retira sa chemise avant de se dévêtir entièrement. Poussant un gémissement de satisfaction, il se laissa choir sur une confortable bergère à oreilles. Puis il tira sur une fine cordelette dorée et la porte s’ouvrit à nouveau. Deux filles du Chabanais entrèrent, entièrement nues. L’une d’elles, une jeune blonde couverte de grains de beauté, s’accroupit à ses pieds. L’autre, une beauté sans âge à la peau laiteuse, rejoignit Fleur sur le lit. De plus en plus embarrassée, j’accélérai la cadence dans l’espoir vain que le temps suivît le tempo. La pièce était chargée de tant d’émotions, de pensées, de désirs, de peurs et de tensions, que j’avais le plus grand mal à reprendre ma respiration. Que dirait Claude s’il apprenait que je gagnais ma vie ici ?
Quand le lit craqua une première fois, le vieil homme grogna de contentement. Tant que mes yeux restaient aveugles et mes oreilles sourdes, rien ne pouvait m’atteindre. Si je m’évadais de ce présent qui me faisait horreur, je n’étais coupable d’aucun crime. De plus en plus rocailleuse, la respiration du vieillard s’enchevêtrait aux phrasés du piano, accélérant au rythme du matelas qui grinçait. Malgré les barrières sensorielles que je m’efforçais d’ériger, j’entendais le plus léger froissement. Le livret musical ne dissimulait rien de la scène qui se déroulait sous mes yeux et je percevais la moindre émanation, jusqu’à l’irritante odeur de la poussière prisonnière des rideaux. Quant à mon cœur, il battait si fort que bientôt, je ne m’entendis plus jouer.
Alors je levai les yeux, et ce que je vis me sidéra.

LE TAROT DE MARSEILLE

— Concentrez-vous, puis choisissez une première carte.
Spontanément, ma main se dirigea vers l’une d’elles. Lentement, je la retournai sur la table.
— L’Amoureux, murmura Hortense, pensive, en raclant ostensiblement les « r ». Vous hésitez. Deux possibilités s’offrent à vous, mais vous ne savez laquelle choisir. Le doute, cependant, est un dangereux poison. Vous êtes comme ce jeune noble écartelé entre deux jolies femmes : l’une promesse de plaisir, l’autre gage de sagesse. Tirez six cartes supplémentaires, et disposez-les en triangle sous l’Amoureux : l’un à gauche, l’autre à droite.
Intriguée, j’obtempérai.
— Mon Dieu ! m’exclamai-je par deux fois, à la vue du Diable flanqué de ses sbires, puis de la Mort fauchant des têtes. C’est affreux ! Dois-je comprendre que l’un de ces chemins me mènera dans les bras de Lucifer et l’autre, sous la coupe de la Grande Faucheuse ?
— Ne vous fiez pas aux apparences. Continuez, n’ayez crainte. Il manque encore deux cartes, l’une à la gauche de l’Amoureux, l’autre à sa droite.
D’une main tremblante cette fois, je piochai la dernière, puis la première carte du demi-cercle.
— Votre situation est limpide, trancha-t-elle après une courte minute de silence.
Je haussai les sourcils, peu convaincue.
— Faites-moi confiance, je ne suis pas là pour vous soutirer de l’argent. Tenez, prenons le Pendu et l’Ermite, les deux cartes du premier niveau.
En examinant de plus près le sinistre saltimbanque au teint cadavérique que l’on avait suspendu par la cheville gauche, je sentis mon sang se glacer. Quant à la vue du patriarche qui errait dans l’obscurité, elle ne m’apporta aucun réconfort.
— D’un côté, vous êtes bloquée, prisonnière de vous-même ; car oui, c’est vous, et vous seule qui avez noué cette corde à votre cheville. De l’autre, vous avancez à tâtons avec pour unique guide la lueur vacillante d’une lanterne. Tout ceci est clair comme de l’eau de roche : soit vous vous enchaînez volontairement au Chabanais en décidant de rester parmi nous, soit vous quittez la maison sans avoir la moindre idée de ce qui vous attend à l’extérieur de ces murs.
Jusque-là, Hortense n’avait fait aucun faux pas. D’un curieux mouvement d’épaule, elle se frotta brièvement la joue :
— Ce tirage restera entre nous, évidemment, me rassura-t-elle au moment où je sentais l’angoisse poindre à l’idée que madame Kelly, d’une manière ou d’une autre, eût vent de mes interrogations.
Cette femme étrange avait-elle d’autres dons que le dressage ?


LE CABINET DE CURIOSITÉ

— Que fais-tu dans cette position ? 
— Je me suis pris les pieds dans le tapis, grommela Marie en se relevant péniblement.
Tandis qu’elle lui racontait par le menu les fâcheuses circonstances de sa chute, Rosalie, riant sous cape, la guidait à travers la maison.
— Nous y voilà ! s’exclama-t-elle soudain.
Elles étaient au bout du couloir, à l’exact opposé de l’embrase de rideau que Rosalie avait actionné la veille pour monter au grenier.
— Où ça ? demanda Marie en écarquillant les yeux devant le mur nu qui leur faisait face.
— La lumière vient d’en haut, chuchota Rosalie en appuyant discrètement sur un interrupteur.
Était-ce l’une des raisons qui avait décidé la Communauté à s’appeler « Ceux d’en haut » ? Les cliquetis d’un mécanisme se firent entendre, puis dans un grincement étouffé, une trappe coulissa au-dessus de leur tête. Subjuguée, Marie leva les yeux ; dans un mouvement régulier, une échelle descendait silencieusement par l’ouverture. Elle s’arrêta à leurs pieds.
— Un nouveau passage secret ! exulta-t-elle, surexcitée.
Rosalie souriait fièrement :
— Comment deviner, n’est-ce pas, que cette maison ne recèle pas un, mais deux accès sous les toits, dans deux espaces bien distincts ? Comprends-tu à présent ce qui m’a poussée à prendre le risque de faire un testament ?
Marie n’en croyait pas ses yeux :
— Tu ne pouvais pas, c’est évident, te séparer de cette demeure…
Avec son agilité naturelle, Rosalie avait déjà grimpé dans le grenier. Une tête surgit de l’orifice :
— Tu viens ?
Arrivée en haut, Marie ne put retenir un cri de surprise. Cette partie des combles, une belle pièce mansardée d’une soixantaine de mètres carrés, arborait une remarquable charpente ressemblant à une coque de bateau renversée. Trois lucarnes laissaient passer d’étroits faisceaux lumineux qui s’accrochaient aux poutres et tourbillonnaient dans la poussière. Au sol, un parquet brut à larges lattes s’imbriquait dans des aplats de tomettes. Toutefois, ce qui avait émerveillé Marie n’était pas tant la splendeur surannée du lieu que ce qui se trouvait à l’opposé de la trappe, à l’autre bout de la pièce.

Assise sur un pouf marocain au milieu d’un véritable cabinet de curiosités, Rosalie observait la réaction de son amie. Un mur entier était tapissé de planches anatomiques, animales et humaines, d’époques différentes. Un grand meuble vitré renfermait une cinquantaine de bocaux au liquide jaunâtre, contenant pour la plupart des cervelles flottantes de mammifères. Sur des étagères, un étonnant bestiaire naturalisé n’attendait qu’un signe de la maîtresse de maison pour reprendre vie : oiseaux aux couleurs chatoyantes ; renard et lynx figés en pleine action ; serpents dressés ; insectes tropicaux ; poissons des îles. Une immense bibliothèque faisait le tour de la soupente.


On y trouvait tellement de traités scientifiques — trois étages entiers étaient exclusivement consacrés à la mécanique quantique, et deux autres à la physique newtonienne —, de livres de médecine, de biologie, de botanique, d’articles de presse et d’encyclopédies, qu’elle débordait de-ci de-là, dégorgeant des piles d’ouvrages à même le sol. Dans un recoin climatisé à l’abri du soleil, un cube vitré renfermait trois rangées de serveurs qui ronronnaient paisiblement. Enfin, sur un vaste bureau en chêne de style rococo s’entassaient classeurs, registres et documents divers ; perché au sommet d’un monticule de feuilles griffonnées, un ordinateur portable clignotait en silence.

EXTRAIT DU PETIT GUIDE DE L’ATTRACTION UNIVERSELLE A L’USAGE DES NON-INITIES

Il était une fois un ermite qui répondait au nom de Godroun. Né dans un lointain royaume, le vieil homme vivait d’insectes et de racines, d’écorces d’arbres et d’eau de pluie. Un jour, alors qu’il adressait ses ferventes prières à une idole païenne, il eut une révélation :

« Il n’y a pas de miracle sans prière,
Sans foi,
Sans méditation,
Sans perception. »

Transfiguré, il prit une pierre et inscrivit l’adage mystique sur les murs de sa grotte.

Un siècle plus tard, une forte averse surprit le jeune Mytrion qui, pour s’abriter, se réfugia dans la cavité. Il y découvrit les ossements du vieux sage et le verset, gravé dans la roche. Mytrion s’en approcha, le déchiffra sans en comprendre le sens profond puis s’endormit, bercé par l’orage. À son réveil, Mytrion n’était plus le même. Le gentil garçon du village auquel les viles tâches incombaient naturellement avait fait un curieux rêve qui allait radicalement changer sa vie.

Renaissant de ses cendres, le vieil ermite lui était apparu dans toute sa gloire, entouré d’anges vêtus d’or :
— Mon enfant, as-tu choisi d’être l’esclave de tes pairs ?
— Non, mon Seigneur, répondit Mytrion en sentant la honte embraser ses joues.
— Penses-tu être responsable de cet état de fait ?
— Non, mon Seigneur.
— Tu as tort. Veux-tu changer les choses ?
— Bien sûr, mais…
— C’est tout ce que je voulais savoir. À présent, prends ma main.
Sur ces mots, le bienheureux déploya deux magnifiques ailes irisées, et entraîna Mytrion dans une cité tentaculaire réputée pour sa prospérité commerciale. Devant l’échoppe de l’épicier attendait un homme dont l’argent gonflait les poches. Tout le monde passait devant lui et personne ne le servait. Quand vint le crépuscule, l’épicier décida qu’il était temps de prendre du repos après cette fructueuse journée. Pensant que l’homme aux poches pleines était un simple d’esprit, il lui fit l’aumône d’un épi de maïs puis s’éloigna d’un pas léger. Dépité, ce dernier rentra chez lui avec sa maigre pitance.
— Mon enfant, demanda le vieil ermite, pourquoi l’homme n’a-t-il pas obtenu sa livre d’orge ?
— Il n’a rien demandé au marchand ; comment celui-ci aurait-il pu deviner ce qu’on venait lui acheter ?
— Vrai. Si tu ne demandes pas, tu n’obtiens rien. Ceci est la première clef de mon enseignement. Es-tu d’accord avec moi ?
— Évidemment ! s’écria le jeune homme, heureux d’avoir trouvé la bonne réponse.
— Bien, alors pourquoi n’as-tu jamais demandé que l’on cesse de t’importuner ? Crois-tu que les gens de ton village lisent dans tes pensées ? Et si c’était le cas, crois-tu que sans requêtes de ta part, ils renonceraient d’eux-mêmes à leurs privilèges ?

LA TRAVERSÉE DE L’ATLANTIQUE

Paquebot transatlantique, lundi 6 août 1883, 13 heures

La nuit dernière, je m’éveillai en proie à une terreur telle qu’il me fut impossible de retrouver le sommeil. L’horloge indiquait cinq heures trente ; dehors, le soleil peinait à se lever. Le cœur battant à tout rompre, je tendis l’oreille, immobile, de longues minutes, prise d’un atroce pressentiment. Cependant, abstraction faite des craquements feutrés du bois, du grondement sourd des vagues, des claquements secs du vent et du ronflement régulier des dormeurs et des machines à vapeur, aucun bruit suspect n’était perceptible. La folie me guette-t-elle encore ? N’était-ce qu’un cauchemar… ordinaire ? J’ai tant de mal à y croire qu’aussi horrible soit-il, je préfère le consigner par écrit :

Je dormais paisiblement lorsqu’un choc d’une rare violence, aussitôt suivi d’une formidable houle, me surprit dans mon sommeil. Projetée au sol, je relevai péniblement la tête pour balayer la pièce du regard ; dans la pénombre, je distinguai une dizaine de silhouettes affolées cherchant une issue à tâtons. Leur peur me galvanisa  je me dirigeai d’un pas rapide vers la porte de sortie. Grâce à mes capacités sensorielles, démultipliées même en rêve, je n’eus aucune peine à me repérer dans le noir. Tandis que je m’engouffrais sur la coursive menant au pont supérieur, le bateau se mit à osciller d’une façon tout à fait inhabituelle, le flanc secoué d’un côté, puis de l’autre, en alternance. Serrant la rampe de toutes mes forces, je grimpai les dernières marches dans l’obscurité la plus totale avant de pousser les battants extérieurs. Un hurlement inhumain me glaça alors les sangs.
Dehors, un brouillard épais estompait les formes et les couleurs, engluées dans une nuit d’été sans lune. Près du bastingage, je discernai, horrifiée, la monstrueuse silhouette d’un trois-mâts encastré dans notre navire. Sur l’océan d’un noir d’encre, les canots de sauvetage fixés à tribord flottaient, en miettes.
Puis la porte du ponton s’ouvrit à toute volée et une marée humaine s’élança, se bousculant dans un vacarme infernal. Les membres de l’équipage couraient dans tous les sens, tentant de détacher les canots restants dans la cohue des passagers. Paniquée, je me réfugiai à l’écart. Quand finalement, je décidai de rejoindre mes paires, j’assistai, épouvantée, au pire carnage qu’il fût possible d’imaginer. Après avoir jeté les marins par-dessus bord, les voyageurs, pris d’une folie furieuse, mirent eux-mêmes les canots à la mer. D’un bout à l’autre du bateau, on n’entendait plus qu’une sinistre sentence, reprise en chœur par des centaines de malheureux : « Il n’y a pas assez de place pour tout le monde ! ».
Tandis que l’aube jaunissait la crête des vagues à l’horizon, des ombres gesticulantes formèrent des groupes, puis embarquèrent sur les frêles embarcations. La barbarie de l’espèce humaine, alors, se manifesta dans toute sa splendeur. Seigneur, comment aurais-je pu inventer une scène pareille ? Des premiers canots à flots s’élevèrent des cris stridents, déchirant la brume d’une lugubre complainte. Livide, je m’approchai du bord en luttant contre les secousses, de plus en plus périlleuses, de la coque éventrée. Mais à l’approche des chaloupes, je m’arrêtai net ; le spectacle qui s’offrait à moi était au-dessus de mes forces.
De mes propres yeux, je vis des femmes jetées à l’eau, des enfants passés par-dessus bord, des nourrissons noyés par des brutes assassines… Qui pouvait bien commettre de telles atrocités ? Lorsque, passé les premiers instants de stupeur, je compris ce qui se jouait dans cette antichambre des Enfers, je tombai à genoux. Après avoir décimé l’équipage, les hommes tuaient femmes et enfants. Mus par le même élan de survie, ils sacrifiaient les leurs, impitoyablement ; leurs épouses, leurs filles, leurs fils. Tout être physiquement plus faible était condamné.
Prise de nausée, je m’accrochai à une corde pour ne pas m’écrouler, et mourir piétinée par les derniers arrivants qui, avec l’énergie du désespoir, se ruaient par grappes serrées sur le ponton. D’un canot qui tanguait dangereusement, je vis des silhouettes masculines frapper puis maintenir des têtes immergées à coups de rames, couper au couteau des mains glacées qui s’accrochaient, mordre au sang des doigts éperdus qui s’agrippaient misérablement. Sous les hourras des rescapés, des corps chétifs étaient précipités dans l’océan dès qu’un canot prenait l’eau. Sur le ponton, des dizaines de femmes imploraient, gémissaient, juraient, tempêtaient ; sous leurs yeux effarés, les enfants pour lesquels elles renonçaient à la vie en restant sur l’épave, étaient cruellement refoulés, brutalement offerts en pâture à la mer, bestialement massacrés… Lorsque le paquebot se renversa, je n’avais toujours pas bougé. Aucun cri n’était sorti de ma bouche, j’étais paralysée d’horreur.

LE SECRET DE LA VIE

— Le secret de la vie, Marie, tient en un seul mot : onde.
Que voulait-elle dire ?
— Les ondes sont partout : dans la matière, le mouvement, l’énergie, l’électricité, le corps humain, notre planète, la mer, la musique, l’espace ! Sans vibration, la vie n’existerait pas ; la terre non plus d’ailleurs, ni l’univers, ni même Dieu.
— Ni même Dieu ?
Rosalie répéta calmement :
— Ni même Dieu.
« Quelle étrange idée ! » songea Marie.
— Tu ne me crois pas ?
— J’ai bien du mal à trouver un rapport entre Dieu… et une onde.
— Soit ! Alors faisons un peu de mécanique quantique.
Marie accepta avec une pointe d’appréhension. « Quantique » ne signifiait rien pour elle, et ses souvenirs en physique remontaient au lycée.
— Commençons par le prince Louis de Broglie.
— Un prince ?
— Et pourquoi pas ? Les têtes couronnées n’ont-elles pas le droit, comme leurs sujets, de se passionner pour la science ? La maison de Broglie est une famille française d’origine piémontaise affichant un goût prononcé pour la célébrité. Elle compte des maréchaux, des académiciens, des hommes d’État, diplomates et ambassadeurs, des évêques, et même une femme écrivain ! Rien d’étonnant à ce que l’homme qui nous intéresse aujourd’hui n’ait pas failli à la réputation de ses nobles aïeux : en 1929, il a reçu le prestigieux prix Nobel de physique.
— Quel était le sujet de ses travaux ?
— Le principe de « dualité onde-corpuscule ».
— De quoi s’agit-il ?
— As-tu déjà entendu parler de la controverse concernant la nature de la lumière ? Non ? Le débat a fait rage pendant plusieurs siècles. Certains scientifiques pensaient que la lumière était composée d’ondes — à l’image de Christiaan Huygens, Thomas Young, Léon Foucault ou James Maxwell —, d’autres, d’un flot de particules — comme Isaac Newton et Albert Einstein. Qui avait raison ? Les motifs d’interférence des faisceaux lumineux ne pouvaient s’expliquer que si la lumière était constituée d’ondes, tandis que ses propriétés de réflexion, réfraction et dispersion, n’étaient concevables que si elle était formée de particules. Heureusement qu’est arrivé notre prince héritier !
— Est-ce à dire qu’il a départagé ces monstres sacrés de la science ?
— Crois-tu qu’il ait usurpé son prix Nobel ? En outre, il ne les a pas vraiment départagés mais plutôt réconciliés. En 1924, alors que la situation semblait parfaitement inextricable, Louis de Broglie a soutenu une thèse de doctorat retentissante basée sur une idée aussi subversive qu’infaillible : et si la lumière n’était pas une onde ou un ensemble de particules, mais les deux à la fois ? Mieux encore : et si la lumière n’était pas la seule à posséder cette double nature corpusculaire et ondulatoire ? si toute forme de matière, qu’il s’agisse d’atomes, d’électrons ou même de molécules, se comportait également comme une onde ? L’un des fondements de la physique quantique était né : le principe de « dualité onde-corpuscule ». Non seulement ce principe simplissime a permis de valider les résultats passés d’expériences jugées contradictoires mais en plus, il a vaillamment résisté aux multiples expérimentations qui ont suivi. Avec le prince de Broglie, la physique classique venait de recevoir un coup fatal.

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Catégorie BISAC


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